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Quel accompagnement naturel pour le Trouble de l’attention (TDAH) ?



Qu’est-ce le TDAH ?


Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement. C’est l’un des troubles les plus fréquents chez l’enfant et l’adolescent. Il touche de 3 à 5% des enfants et 3% des adultes. Le trouble se développe généralement dans l’enfance avant les 12 ans.


Les causes de ce trouble sont multifactorielles. Il y a des composantes génétiques et des composantes environnementales. Les composantes environnementales sont plus fortement liées à la périnatalité. Il peut s’agir de l’exposition à des toxiques pendant la grossesse ou une prématurité à la naissance.

On évalue les symptômes des TDAH sur 3 dimensions :

· Inattention : difficulté de concentration

· Impulsivité : Impatience, comportements hyper réactifs

· Hyperactivité : Agitation, impossibilité à reste calme et inactif


Cependant, l’intensité des symptômes sur ces 3 aspects sont très variés et on retrouve 3 grands types de TDAH :

· Mixte : le sujet présente à la fois les critères d’inattention et d’hyperactivité/impulsivité

· Inattentif : les symptômes d’inattention sont prédominants

· Hyperactif/Impulsif : les symptômes d’hyperactivité/impulsivité sont prédominants.


Les symptômes du TDAH sont fréquemment associés à d’autres troubles : difficultés de mémorisation, des difficultés d’apprentissages ou d’autres troubles neurodéveloppementaux comme la dyslexie, des difficultés psychomotrices, des comportements inadaptés, des problèmes d’estime de soi (souvent liés à ses difficultés sociales).


Ne pas confondre : TDAH vs HPI vs autisme

Le trouble de l’attention est différent du Haut Potentiel Intellectuel (HPI). L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définit le HPI comme quelqu’un ayant un QI ≥ 130. Les profils des HPI sont aussi très variés et peuvent être coassociés avec un TDAH mais ces 2 notions sont bien différentes. Un TDAH peut être masqué par un haut potentiel intellectuel. La difficulté de concentration et les troubles de l’apprentissage peuvent aussi masquer le haut potentiel intellectuel. La combinaison amène des profils très atypiques où les 2 composantes doivent être connues et prises en charge.

L’autisme ou trouble du spectre de l'autisme (TSA), est un trouble neurodéveloppemental lié à des dysfonctionnements dans la communication et l’interaction sociale. Les 2 troubles sont référencés dans les manuels de psychiatrie mais ne sont pas évalués sur les mêmes critères. Les 2 peuvent être associés, des études montrent une concomitance des troubles d’environ 20%.

L’impact du TDAH dans la vie quotidienne

La vie familiale est fortement touchée par l’existence d’un TDAH au sein de la famille. L’hyperactivité et l’impulsivité rendent les enfants difficiles à encadrer au quotidien. Les punitions sont plus fréquentes pour les enfants avec un TDAH. Les comportements de l’enfant ne sont pas toujours compris ou adaptés et sont source de tensions avec les parents et la fratrie. Ils sont décrits comme agités, tête en l'air, colériques. Au même titre, les relations sociales seront impactées par le manque d’adéquation des comportements.

La scolarité est un enjeu très spécifique pour les TDAH. Les troubles de l’apprentissage sont quasiment systématiques pour ces enfants. Leur problématique d’attention les empêche de maintenir la concentration demandée dans un cadre scolaire standard. Ils peuvent avoir des difficultés à retenir les cours, à lire ou écouter les consignes jusqu’au bout. Leurs comportements remuants sont souvent mal accueillis par les enseignants et par les autres élèves. Il est très important pour ces enfants d’avoir des aménagements spécifiques et une reconnaissance de leurs troubles par le corps enseignant pour éviter des tensions.

Les tensions, les incompréhensions qu’ils rencontrent dans bon nombre de leurs interactions vont perturber l’estime de soi. Souvent perçu comme les vilains petits canards, cette étiquette qu’ils portent est lourde et les empêche d’apprécier leurs qualités. Le TDAH est loin d’être un handicap facile à vivre pour la personne comme pour son entourage.


Des dysfonctionnements cérébraux de mieux en mieux compris

Une des hypothèses est le dysfonctionnement des récepteurs des neurotransmetteurs de la dopamine et de la noradrénaline. Les médicaments actuellement utilisés favorisent la sécrétion de dopamine ce qui tend à confirmer le rôle clé de ce neurotransmetteur dans le contrôle de ce trouble. La noradrénaline va influencer sur l’hyperactivité et le dysfonctionnement dans la capacité à raisonner. L’imagerie médicale montre aussi des zones de sous-activité principalement dans les lobes frontaux.


L’alimentation saine, le premier allié pour accompagner le TDAH

Hippocrate disait que "ton aliment soit ton premier médicament". Une alimentation saine va permettre de diminuer les sources d’excitation cérébrales et de favoriser la production des hormones et neurotransmetteurs. Il a été prouvé que le régime méditerranéen peut avoir un impact positif sur notre santé mentale. Ce régime est donc à privilégier pour les TDAH. Il est riche en fruits, légumes, noix, céréales complètes, poisson et huiles végétales et assez pauvre en viande, produits laitiers et sucre. La photo ci-dessous résume bien l’assiette idéale. (Image: source: guide alimentaire - Canada)


Le SUCRE, un aliment à éviter

Le sucre a une assimilation par le corps qui est proche des substances addictives. L’assimilation du sucre va activer le circuit de la récompense qui incluent des neurones sécréteurs de dopamine. Les TDAH ayant des troubles au niveau de la gestion de la dopamine, il n’est pas recommandé d’ajouter cette substance perturbatrice. Les études cliniques ne montrent pas d’effet excitant du sucre. Cependant, les parents d’enfants TDAH reportent fréquemment des niveaux d’excitation augmentés en cas de surconsommation de bonbons ou gâteaux. La problématique des aliments industriels sucrés est qu’ils contiennent souvent d’autres substances nocives à la santé comme des additifs ou des acides. Ils sont donc à éviter le plus possible, la première place allant aux sodas qui combinent acidité, sucre et additifs. En naturopathie, le sucre est considéré comme un aliment acidifiant qui va perturber le fonctionnement du corps générant plus d’acidité dans le corps que nécessaire. La naturopathie recommande de diminuer les aliments acidifiants (sucre, produits laitiers, protéines) et de favoriser les aliments alcalins (légumes et fruits).


Bien choisir ses acides gras

Le cerveau a besoin d’acides gras non saturés comme les oméga-3 (poissons gras, noix..) et les oméga-9 (huile d’olive, avocat…). Par contre, les acides gras saturés (graisses animales) et ceux modifiés industriellement sont à éviter. Ces derniers vont favoriser l’inflammation de certaines parties du cerveau à l’instar du sucre. Une alimentation adaptée au TDAH va inclure des huiles vierges de première pression à froid idéalement bio riche en oméga-3 comme l’huile de noix, l’huile de colza, l’huile de chanvre et riche en oméga-9 comme l’huile d’olive. Un apport en poissons gras (saumon, sardines, flétan…) au moins une fois par semaine est important pour apporter la quantité d’oméga-3 nécessaire au corps. A contrario, les chips, gâteaux industriels, pâtes à tartiner, sauces sucrées sont à limiter au maximum.


Les aliments anti-oxydants pour booster le cerveau

Certains aliments contiennent des substances qui aident à ralentir la dégradation du corps, on les nomme anti-oxydants. Ils sont présents dans bon nombre d’aliments. Les aliments colorés sont un bon indicateur pour trouver les aliments riches en anti-oxydants. Les baies rouges (framboise, myrtille, cassis) contiennent des anthocyanines qui sont protecteurs de notre ADN et de nos vaisseaux. Le brocoli, les épinards ou le raisin contiennent du resvératrol dont tous les bienfaits pourraient être un sujet d’article. Il semblerait qu’il ait un effet protecteur sur notre cerveau. Les carottes, abricots contiennent du bêta-carotène qui agit sur le ralentissement du vieillissement cellulaire. N’hésitez pas à abuser de ces aliments colorés qui égaient votre assiette tout en protégeant votre santé.


Les nutriments clés

Une alimentation saine est essentielle pour équilibrer les troubles de l’attention. Il peut être cependant intéressant de complémenter la personne selon les symptômes. Le magnésium a une action capitale sur le système nerveux et la régulation des neurotransmetteurs. La complémentation régulière en magnésium peut être utile pour accompagner les TDAH. Les vitamines B particulièrement la B6 et B3, le zinc, ainsi que des acides aminés comme L-tyrosine, L-glutamine et L-phénylalanine complètent le tableau des nutriments dont la complémentation aide à l’accompagnement de l’hyperactivité. L’anémie ferriprive est un trouble qui se retrouve plus souvent chez les enfants TDAH, il est important de faire les analyses pour savoir si la personne peut nécessiter une supplémentation en fer.


Des piliers essentiels: respirer, se relaxer et faire du sport

La respiration est l’élément clé pour un bon fonctionnement du corps. Elle semble si naturelle et pourtant, bon nombre d’entre nous ne respire pas pleinement. Le stress, grand ennemi d’une oxygénation correcte du corps, va perturber la qualité de notre respiration. Une oxygénation adaptée est primordiale pour les TDAH. Les exercices de relaxation ou de sophrologie, la cohérence cardiaque vont permettre d’apporter de la détente et diminuer le stress. Une activité physique régulière fait partie de l’hygiène de vie adaptée aux TDAH qui ont besoin de se dépenser et décharger leurs tensions lors d’exercices physiques.


Les plantes pour apaiser les tensions nerveuses

La mélisse, la fleur d’oranger, la passiflore sont des plantes qui permettent de calmer le système nerveux et de se détendre. Les enfants peuvent les prendre sous forme de tisane mais aussi en extrait standardisés de plantes. La quantité et la période de prise sont à définir selon la personne. Il est recommandé de demander conseil à des personnes spécialisées. L’utilisation d’huiles essentielles en olfaction est aussi très efficace pour diminuer l’agitation. Sur un petit mouchoir, vous pouvez verser une goutte de camomille romaine, lavande fine et de petit grain bigarade et le faire respirer. Ce mélange contient des huiles essentielles connues pour leur effet relaxant.


Les plantes pour aider à la concentration

Les plantes adaptogènes, des plantes régulatrices du système nerveux, peuvent contribuer à une meilleure concentration. Les plus connues dans ce domaine sont le bacopa, la rhodiole, le ginseng ainsi que le gingko. Plusieurs études cliniques sont en cours pour prouver l’efficacité de ces plantes. Il est important d’être conseillé pour entamer la prise de ce type de plantes ou prendre des compléments adaptés aux enfants.


Les fleurs de Bach, un accompagnement en douceur

Les fleurs de Bach sont des élixirs floraux dont la vocation est d’accompagner les émotions. Basé sur le même principe que l’homéopathie, ces élixirs ont l’avantage d’être sans effet secondaire, naturels et pouvant être utilisés en parallèle de traitements médicamenteux. Des fleurs correspondent au profil classique des TDAH. Clematis est la fleur des enfants rêveurs qui ont du mal à se concentrer, elle est souvent recommandée pour ces enfants. Anxiété, impatience, colère... En fonction des émotions présentes, le mélange est à adapter aux besoins de la personne. Les thérapies complémentaires qui permettent d’accompagner l’état émotionnel des TDAH amènent un soutien intéressant à ces personnes qui vivent des émotions et des situations souvent difficiles à gérer.



Par Sophie Girtanner

Naturopathe & accompagnement par les Fleurs de Bach à Lyon (69)



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